Premièrement, ce texte ne représente pas les idées de la Croix-Rouge ni de quelconques autres entités de secourisme. C’est un exercice écrit à titre personnel.
Cette ressource ne remplace pas une formation de secourisme décernée par un fournisseur de formation reconnue.
Au fil des années , j'ai assisté plusieurs urgences médicales en rivière :
Luxation du genou
Soupson de blessure aux dos ou au cou
Dents cassées
Hypothermie légère
Panique
Écorchures de toute sorte
Et
Arrêt cardiaque
Assez pour en décourager plus d'un. J'aurais pu ranger ma pagaie, mais j'ai foncé dans la direction opposée. Construire un projet pour changer les choses de l'intérieur.
De mon point de vue personnel , voici quelques situations médicales (je vais m'en tenir aux problèmes graves) les plus probables en rivière, au Québec:
Urgence médicale
Maladies liées au froid
Noyade
Arrêt cardio-respiratoire
Panique
Problème traumatique
Blessures au dos, au cou et à la colonne vertébrale
Blessures aux os, aux muscles et aux articulations (blessures orthopédiques)
Cette liste est non exhaustive, partielle, incomplète et n'a pas la prétention d'être complète (c'est clair!?). Elle est utilisée seulement à titre de divertissement pour alimenter ce blogue.
Maladies liées au froid
4 mécanismes pour perdre de la chaleur :
Radiation : Ondes infrarouge émises par la peau.
Convection : Mouvement de l'air ou de l'eau autour de la peau.
Conduction : Contact direct avec une surface froide.
Évaporation : Transformation de la sueur ou de l’humidité en vapeur.
Alors aussi bien vous dire que lorsque nous sommes dans l'eau a 4°C au printemps, c'est un melting pot gagnant : eau, vent, froid.
La température normale du corps est de 37°C (98°F).

La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.
© BICO On gèle aujourd'hui. Tout droit réservé. BICOsauvetage.com, 2016
Stress dû au froid, sans hypothermie 37°C - 35°C
Symptômes:
Alerte
Bonne motricité
À froid
Frissonne
Soins:
Diminuer la perte de chaleur (par exemple, ajouter des vêtements secs)
Donner une boisson ou des aliments riches en calories
Marcher et bouger pour se réchauffer
Protéger des éléments comme le vent et l'eau
Hypothermie légère 35°C - 32 °C
Symptômes:
Diminution de la motricité fine
Élocution difficile
Frissons (généralement marqués)
Incapacité : la personne n'est pas fonctionnelle/capable de prendre soin d'elle-même complètement.
Soins :
Déplacer délicatement
Demander à la personne de s'asseoir ou de se coucher pendant au moins 30 minutes.
Isoler du froid pour prévenir toute autre perte de chaleur (enveloppe hypothermique, couverture d'aluminium, remplacement des vêtements mouillés).
Appliquer de la chaleur sur la partie supérieure de la poitrine (thorax, aisselles)
Donner une boisson (chaude si possible) ou des aliments riches en calories (sucré).
Surveiller pendant au moins 30 minutes
Activation après environ 30 minutes ou une fois réchauffée pour éviter le phénomène de l'AfterDrop*.
Évacuer s'il n'y a pas d'amélioration
*AfterDrop : La température centrale du corps continue de baisser après le début du réchauffement externe à cause de la recirculation du sang-froid par l'activation.
Hypothermie modérée 32°C - 28°C
Symptômes:
Confusion
Léthargie
Pas de frisson
Soins
Surveillez les signes vitaux. Risque d'arrêt cardiaque imminent.
Déplacer délicatement
Garder allongée (même pendant l'évacuation) : risque de collapsus postsauvetage
Ne pas laisser se lever/marcher
Ne pas laisser boire ou manger
Isoler : enveloppe hypothermique
Réchauffement actif optionnel (probablement inefficace). Il faut avant tout protéger la victime.
Appliquer de la chaleur sur la partie supérieure de la poitrine (Thorax, aisselles)
Évacuer avec précaution
Hypothermie sévères 28°C et -
Symptômes:
Inconscient
Soins
Traiter comme l'hypothermie modérée
Vérifier la respiration/le pouls pendant 60 secondes (signes vitaux parfois difficilement perceptibles, dans le doute, initiez la RCR sans délai).
Pas de respiration/pouls, commencez la RCR
Ne pas arrêter la RCR avant le transfert aux SMU. Les chances de réanimation sont meilleures chez une victime d'hypothermie et/ou un enfant, même en situation de RCR prolongée.
Évacuer avec précaution le plus rapidement possible
**Évacuation:
Les mouvements et le transport peuvent amener une victime en hypotermie modérée/sévère à faire un arrêt cardio-respiratoire. Manipuler la victime avec soin et surveiller l'ABC.
Hypothermie sévère avec arrêt cardiaque = Effectuer 5 min de RCR pour 5 min et moins de transport en alternance. Utiliser les DEA, mais ne pas dépasser 3 chocs et continuer la RCR.
Immersion en eau froide
On peut perdre jusqu'à 25x plus de chaleur en étant submergé en eau froide.
Le concept du 1-10-1
1 min : Choc hypothermique/hyperventilation. Phase critique pour la noyade. Ne paniquez pas. Contrôlez votre respiration.
10 min : Perte de motricité en 10 minutes (5 à 15 minutes).
1 h : Environ 1 h avant de perdre conscience (l'hypothermie commence en moins de 30 minutes).
En réalité, le décès plus souvent causé par le choc hypothermique ou la perte de motricité que de l'hypothermie.
Enveloppe hypothermique (Burrito)
Utilisée comme traitement et prévention de l'hypothermie. Même principe que nos systèmes de vêtements multicouches.
L'enveloppe hypothermique optimale comprend :
Une bâche (coquille)
Un matelas de sol (pour protéger de la conduction du sol)
Un sac de couchage (isolant)
Une couverture en aluminium (pare-vapeur)
Une source de chaleur (compresse chauffante)
Principes de base
Vêtements mouillés : Selon la durée de l'évacuation, évaluez si vous gardez la personne mouillée ou si vous la changez pour des vêtements chauds et secs (tuque, mitaines, bas de laine). Certains proposent 30 minutes.
Appliquez des objets chauds (ex. bouillotte avec une Nalgène, compresse chauffante) sur sa poitrine et au niveau des aisselles.
Envisagez une couche improvisée pour un transport prolongé.
Si la personne est mouillée, utilisez une couverture de survie (pour éviter de mouiller l'isolant et réduire son efficacité).
Dégagez autour du visage (avec un SAM Splint par exemple) et protégez la tête
Si vous devez transporter la personne, incorporez une civière de corde à votre enveloppe hypothermique :
Disposez une corde en zigzag de façon à ce qu'elle dépasse de chaque côté de l'enveloppe thermique.
Placez l'enveloppe hypothermique sur la corde.
Attachez la corde autour de l'enveloppe. Assurez-vous de ne pas entraver la respiration.
La disposition en zigzag vous permet de fixer l'enveloppe et de retirer facilement la corde en cas d'urgence. Surveillez les signes vitaux de la personne souffrant d'hypotermie pendant le transport.

La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.

Formation Croix-Rouge de secourisme en région sauvage (40h), Rivière Concept, printemps 2024
Équipements:
Équipement pour la RCR (EPI, ultimement un DEA)
Ensemble pour enveloppe hypothermique:
Corde (sac à corde)
Toile
Matelas de sol
Sac de couchage
Couverture d'aluminium
Tuque et vêtement sec
Compresse chauffante
Cela peu sembler beaucoup et irréaliste, mais avec des équipements de qualité, le tout peu être assez compacte. Personnellement, le tout rentre dans un sac étanche Watershed Ocoee (10.5 L). Notre politique interne est que l'ensemble pour enveloppe hypothermique doit être sur la rivière autant longtemps que les wetsuits sont obligatoires : température de l'eau de l'air à 15°C et moins. Voici le matériel que nous utilisons:
Corde (sac à corde)
Toile: en nylon imprégné de silicone. Environ 2m X 3m.
Matelas de sol. Modèle gonflable, adapté pour des températures de 0°C (R3-4)
Sac de couchage. En duvet, adapté pour des températures de 0°C
Comme celui-ci : https://www.mec.ca/fr/product/6015-090/sac-de-couchage-flylite-1-c-de-western-mountaineering-unisexe
Couverture d'aluminium. Type couverture de survie. La victime est probablement mouillée, le pare-vapeur va servir à éviter de mouiller l'isolant.
Comme celle-ci : https://www.mec.ca/fr/product/0199-034/couverture-durgence-space-de-coghlans?colour=NO_COLOUR
Tuque et vêtement sec : Éviter le coton
Sacs thermochimiques : Chauffe-mains chimiques/Chauffe-pieds chimiques
Comme ceux-ci : https://www.mec.ca/fr/product/6000-999/chauffe-mains-paquet-de-10-de-grabber?colour=NO_COLOUR
Gelures superficielles
Une gelure superficielle est une lésion superficielle qui survient lorsque la peau gèle. Les zones les plus sujettes sont les extrémités (lobes d'oreille, nez, doigts, orteils).
Faire attention aux zones qui ont déjà gelé dans le passé, la déshydratation, la fatigue, la constriction (bottes, mitaines, sangles, les vasoconstricteurs (nicotine) et l'exposition au froid général.
Signes à observer
Douleur, picotement ou engourdissement
Peau d'apparence plus pâle que celle qui l'entoure
Sensation de brûlure, rougeur, douleur et formation possible de cloques après le dégel.
Soins
Enlever/desserrer tout ce qui pourrait réduire la circulation sanguine vers la partie atteinte.
Réchauffer la partie atteinte à l'aide de chaleur corporelle (peau à peau), d'eau tiède (de 38°C à 40°C) ou compresses chauffantes.
Réhydrater la personne, de préférence avec des boissons sucrées et chaudes.
Donner de l'ibuprofène s'il est sécuritaire de la faire.
Il est acceptable de rester sur le terrain. Il n'y a aucun problème à marcher sur les pieds ayant des gelures superficielles.
Noyade
La noyade est un processus résultant d’une immersion ou submersion dans l'eau, entraînant un blocage respiratoire pouvant conduire à une perte de conscience, un arrêt respiratoire, puis un arrêt cardiaque.
Noyade mortelle et non-mortelle
Noyade non mortelle : La victime survit à l’incident, avec ou sans séquelles, grâce à une intervention rapide (ex. : réanimation).
Noyade mortelle : La privation d’oxygène conduit au décès.
Réflexe de protection : le laryngospasme
Lorsque l’eau entre en contact avec le larynx, un réflexe de protection appelé laryngospasme se produit. Les cordes vocales se ferment pour empêcher l’eau d’entrer dans les poumons.
Pendant ce temps, la personne ne respire pas, ce qui entraîne une hypoxie (manque d’oxygène) et une accumulation de dioxyde de carbone (hypercapnie).
Ce laryngospasme peut persister jusqu’à ce que la personne perde conscience.
Une fois la personne inconsciente, les muscles, y compris les cordes vocales, se relâchent, permettant à l’eau de pénétrer dans les poumons (appelée aspiration pulmonaire).
Toutefois, dans certains cas, le laryngospasme persiste jusqu’à la mort, empêchant l’eau de pénétrer dans les poumons. Cela est connu sous le terme de noyade sèche.
Noyade sèche et noyade humide
Noyade sèche : Peu ou pas d’eau dans les poumons en raison du laryngospasme persistant.
Noyade humide : L’eau pénètre dans les poumons, provoquant des complications respiratoires et une altération des échanges gazeux.
Avaler de l’eau
Lors d’une noyade, une personne peut également avaler de l’eau, en plus d’en aspirer. Cela peut survenir involontairement lorsque la personne panique et ouvre la bouche pour respirer.
L'eau avalée entre dans l'estomac, mais cela ne contribue pas directement aux problèmes respiratoires.
Points importants entourant la noyade
Ta sécurité en premier, évite de devenir la deuxième victime.
Une personne qui se noie ne va pas nécessairement avaler ou inhaler de l'eau à cause du laryngospasme.
Les complications pulmonaires peuvent survenir des heures ou des jours suivant l'accident (jusqu'à 72h), en fonction de la durée de submersion et de la quantité de liquide aspiré dans les poumons.
Selon le docteur Philippe Bijlenga de l'Hôpital Universitaires de Genève:
Les chances de survie selon le temps submergé dans l'eau:
1 minute - 95%
3 minutes - 75%
6 minutes - 25%
8 minutes - < 3%
Un réflexe ancestral (particulièrement présent chez les petits enfants) limite l’entrée d’eau, ralentit l’activité cardiaque et ferme tous les vaisseaux à destination des membres en cas de chute dans l’eau froide.
Le record pour une survie est de 66 minutes (enfant de 2 ans et demi en eau froide).
L’eau froide prolonge significativement les chances de survie. L’hypothermie permet de limiter les dégâts cérébraux lors d’un arrêt cardiaque.
La noyade en eau douce est en général 3 fois plus sévère qu’en eau de mer. L’inhalation d’eau douce complique la réanimation puisqu’elle altère beaucoup plus les équilibres physico-chimiques que l’eau de mer.
En cas de sauvetage, la principale difficulté est de regonfler les poumons. L’eau dilue un liquide de protection qui facilite le maintien ouvert des alvéoles (les alvéoles restent collées ensemble comme un rideau de douche humide contre un carrelage). L’insufflation d’air dans les poumons permet progressivement de vider les poumons de l’eau (une partie de l'eau peut remonter dans les voies respiratoires, l’eau restante est généralement absorbée) et de regonfler les alvéoles.
Protocole de soins
Sortez rapidement la personne de l'eau de façon sécuritaire, en évitant de vous mettre en danger.
Faites un ABC (examen primaire)
Si la personne ne respire pas, commencez la RCR immédiatement en commençant par 2 insufflations.
Faites 2 minutes de RCR avant d'appeler les secours
Administrez de l'oxygène dès que possible.
Une fois la personne stable, placez-la sur son côté droit.
Si le sauvetage se fait en eau froide, traitez la personne pour hypothermie. Effectuez un examen secondaire et traitez tout état qui ne met pas la vie de la personne en danger.
Surveillance post-sauvetage (72h)
Signes d'oedème pulmonaire : toux, sifflement à la respiration, crépitement, sécrétions rosées, signes de choc
Signes de pneumonie : fièvre, toux, sécrétions jaune-verte, fatigue, malaise général, douleur thoracique à la respiration
En cas de signes, allez à l'hôpital pour une évaluation.

Formation Croix-Rouge de secourisme en région sauvage (40h), Rivière Concept, printemps 2024
Arrêt cardio-respiratoire
RCR/DEA
RCR : Réanimation cardio-respiratoire
Objectif : maintenir la circulation sanguine/l'oxygénation des organes vitaux pour retarder les dommages cérébraux, en attendant l’arrivée d’un DEA (rend les cellules plus réceptives à la défibrillation).
Le taux de survie de la RCR seule est d’environ 5%. https://www.coeuretavc.ca/-/media/pdf-files/iavc/2017-position-statements/reanimation-cardiorespiratoire-ps-fr.ashx?hash=E13739873E7D687A2A0DCB286ABC55B79607AF5C&la=fr-ca&utm_source=chatgpt.com
DEA : Défibrillateur externe automatisé. Un appareil médical portable utilisé pour administrer un choc électrique (défibrillation) pour tenter de rétablir un rythme cardiaque normal.
*Selon l'Université de Sherbrooke, l'utilisation d'un DEA dans les premières minutes peut améliorer les chances de survie jusqu'à 75%.
Pour chaque minute d'attente avant la défibrillation, le taux de survie diminue de 7 à 10 %. Peu de victimes survivent à un arrêt de plus de 12 minutes.
Bref :
Taux de survie avec la RCR seule : environ 5%.
Taux de survie avec un DEA : environ 75%. Moins 7 à 10% à chaque minute.
Un DEA peut sauver des vies.

Formation Croix-Rouge de secourisme en région sauvage (40h), Rivière Concept, printemps 2024
Protocole RCR
Appeler les secours / initier l'évacuation / demander un DEA
Commencer les compressions/insufflations ( 30 : 2 )
Dans les cas suivants, faites 2 minutes de RCR avant d'appeler les secours : noyade, enfant/bébé, obstruction des voies respiratoires, électrocution.
Quand arrêter la RCR :
La victime respire (vérifier que l'air entre dans les poumons et qu'il ne s'agit pas d'un réflexe).
Un DEA vous est fourni.
Vous êtes physiquement incapable de continuer.
Les lieux deviennent non sécuritaires.
Une autre personne (SMU) prend le relais.
Vous êtes seul en région isolée, personne ne viendra vous aider et cela fait plus de 30 minutes que la RCR a été initiée (à moins que la personne soit en hypotermie, qu'elle ait été frappée par la foudre ou qu'elle ait été retirée des eaux).
Protocole DEA
Mettre le DEA en marche et suivre les instructions.
Si possible , un secouriste manipule le DEA alors que l'autre continue les compressions.
Retirer tout vêtement, bijoux et timbres médicaux.
Sécher la peau si mouillée.
Placer à au moins 2.5 cm d'un régulateur cardiaque.
Il doit y avoir une distance d'au moins 2.5 cm entre les électrodes. S'il n'y a pas assez de place sur la poitrine, mettre une électrode sur la poitrine et l'autre dans le dos.
Retirer la personne de l'eau avant d'utiliser un DEA. Cependant on peut l'utiliser sur la glace ou dans la neige.
Ne pas utiliser sous la pluie ou dans un véhicule en mouvement.
Je suis 100% d'avis que dès que nous avons des gens à charge en rivière, nous devrions obligatoirement avoir un DEA sur la descente. Pas dans l'autobus, pas au camp de base , pas au centre sportif de la ville, SUR LA DESCENTE. Si c'était un membre de votre famille, votre chum, votre blonde, qui décédait à cause d'un arrêt cardiaque et qu'un DEA auvait pu augmenter ses chances de survie de 75%, comment vous sentiriez-vous?
Avoir un DEA après 12 minutes, ça ne sert à rien. Ce sont les premières minutes les plus importantes.
Chez Rivière Concept, depuis le jour 1 nous avons un DEA sur chacune de nos descentes.
Adulte/enfant/bébé | Notes | |
Rythme | 100-120 compressions par minute (ou 30 compressions par 15-18 secs) . | Garder un rythme régulier. |
Profondeurs des compressions | Au moins 5 cm (adulte) ou au moins 1/3 du thorax (enfant/bébé). | Placez vos 2 mains (2 doigts pour un bébé) au milieu de la poitrine, juste au-dessous de la ligne médiane des mamelons. Laisser la poitrine se détendre entre chaque compression. |
Insufflation | 2 insufflations de 1 sec. | Ouvrez les voies respiratoires. Utilisez une barrière de protection (masque ou écran facial). Insufflez jusqu'à ce que le thorax se soulève. Pincez les narines si vous utilisez un écran facial. |
Ratio compression/insufflation | 30 insufflations pour 2 compressions ( 30 : 2 ). | Si vous ne voulez pas donner la respiration artificielle ou si vous êtes incapable de le faire, la RCR par compressions thoraciques seules est acceptable. |
Blessures au dos, au cou et à la colonne vertébrale
Plusieurs situations en rivière peuvent mener à une blessure au dos, au cou et à la colonne vertébrale:
Un mauvais atterrissage (lors du saut d'une chute)
Se faire tomber dessus par un autre pagayeur
Se cogner sur une roche après un chavirement
Collision casque à casque après un gros impact (rafting)
Bref : chute, plongeon, coup à la mâchoire/tête/torse, ETC.
Symptômes à observer
Symptômes physiques
Douleur aiguë ou pression dans la tête, le cou ou le dos
Présence de sang ou d'autres liquides s'écoulant des oreilles ou du nez
Dépressions ou bosses inhabituelles
Ecchymoses, surtout autour des yeux et derrière les oreilles Convulsions
Difficulté à respirer ou à voir
Nausées ou vomissements
Pupilles de taille inégale
Perte de mobilité partielle ou totale d'une partie du corps
Perte de contrôle de la vessie ou de l'intestin
Symptômes psychologiques
Altération de l'état de conscience et du comportement
Faiblesse, picotement ou perte de sensibilité
Étourdissements ou perte d'équilibre
Immobilisation/évacuation
Décider d'immobiliser et évacuer une personne avec des moyens improvisés n'est pas une tâche simple. Ça prend du temps, les risques de complication pour la personne sont élevés et ça peut être très exigeant pour les secouristes.
Avant (il n'y a pas si longtemps) , on parlait d'immobilisation stricte avec une planche dorsale et un collet cervival. Maintenant, on parle plutôt de restriction du mouvement de la colonne (RMC).
Avant de prendre la décision, mieux vaut faire un examen secondaire complet et évaluer si une RMC est nécessaire.
Des études récentes indiquent que l'immobilisation stricte n'offre pas d'avantages significatifs pas rapport à une RMC. Au contraire, l'immobilisation stricte pourrait être associée à une augmentation de la mortalité et des blessures neurologiques.
Comment évaluer si une RMC est nécéssaire
La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.
Wilderness Medical Associates International. Field Guide of Wilderness & Rescue Medicine. 10e édition, Wilderness Medical Associates, 2023. ISBN : 979-8-9850021-5-7.
SIRIUSMEDx. Secourisme en régions isolées, Manuel terrain, Sainte-Adèle, Québec, 2023. ISBN : 978-2-9821419-0-2.
Protocole Croix-Rouge
Appliquer la règle suivante si:
Indication d'un traumatisme
Personne consciente
Signes vitaux stables
Âgé de plus de 16 ans
Aucun signe de paralysie aiguë
Aucune maladie de la colonne vertébrale
Aucune chirurgie cervicale antérieure
Si vous avez un doute, faites une RMC.
Facteur de risque élevé?
Âgé de 65 ans et plus
Paralysie aux extrémités
Mécanisme de blessure dangereux (chute de + de 1m, traumatisme haute vélocité, collision)
Oui = RMC indiquée
Non = continuer vers l'étape 2
Évaluation sécuritaire de l'amplitude du mouvement
Mécanisme de blessure = simple colision arrière de véhicule motorisé
Position = assise
Ambulatoire à un moment donné après la blessure
Apparition retardée de douleur dans le cou après la blessure
Aucune sensibilité dans le milieu de la colonne cervicale
Non = RMC indiquée
Oui = étape 3
Capacité de tourner activement la tête
Tourner la tête de 45 degrés à gauche et à droite
Non = RMC indiquée
Oui = RMC non indiquée
Moyens improvisés pour faire une RMC
Des articles courants comme des serviettes ou des vêtements roulés, des bottes, des sacs de couchage ou des attelles SAM peuvent être utilisés pour soutenir le dos, la tête et le cou.
Collet improvisé (immobilisation du cou)
La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.

SIRIUSMEDx. Secourisme en régions isolées, Manuel terrain, Sainte-Adèle, Québec, 2023. ISBN : 978-2-9821419-0-2.
Moyen de transport improvisé
Civière improvisée avec une bâche

SIRIUSMEDx. Secourisme en régions isolése, Manuel terrain, Sainte-Adèle, Québec, 2023. ISBN : 978-2-9821419-0-2.
Civière improvisée avec corde

La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.

Formation Croix-Rouge de secourisme en région sauvage (40h), Rivière Concept, 2023
Civière improvisée avec l'équipement du pagayeur (ouch la pagaie en carbone)

Wilderness Medical Associates International. Field Guide of Wilderness & Rescue Medicine. 10e édition, Wilderness Medical Associates, 2023. ISBN : 979-8-9850021-5-7.
Blessures aux os, aux muscles et aux articulations (blessures orthopédiques)

Palm Equipment. The Nevis project. Vimeo, 2020, www.vimeo.com/491606146
Signes à observer
Déformation, enflure ou ecchymose
Usage limité de la partie du corps blessée ou incapacité de l'utiliser
Fragments d'os qui sortent de la peau
Douleur locale
Oedème (accumulation de liquide) et décoloration.
ETC.
Type de blessure
Foulure - claquage - tendinite
Élongation et déchirement des muscles ou des tendons.
Entorse
Élongation ou déchirement des ligaments soutenant une articulation, toujours articulaire.
Luxation/dislocation
Le déplacement d'un os par rapport à sa position normale dans une articulation.
Fracture
Cassure, ébréchure ou fissure dans un OS. Peut-être ouverte ou fermée.
Soins
Il existe plusieurs méthodes (RIGE, RICE, POLICE, PEACE & LOVE), mais pour notre contexte de soins d'urgence, nous allons nous concentrer sur les méthodes RIGE et RICE.
La méthode RIGE (celle proposée par la Croix-Rouge) : Blessures aiguës nécessitant une stabilisation (fracture, dislocation)
R - Repos
I - Immobilisation (attelle, écharpe)
G - Glace (20 min/h)
É - Élévation (soulevez la partie blessée)
La méthode RICE : Blessures mineures ou modérées (entorses, foulures).
R - Rest (Repos)
I - Ice (Glace)
C - Compression (Compression) : bandage élastique
E - Elevation (Élévation)
Équipement
Bandage triangulaire
Bandage élastique - Autoadhérent (réutilisable)
Attelle aluminium coussinée (SAM-Splint)
Compresse froide instantanée

SIRIUSMEDx. Secourisme en régions isolées, Manuel terrain, Sainte-Adèle, Québec, 2023. ISBN : 978-2-9821419-0-2.
Équipement improvisé
Couverture/sac de couchage
Bâton de ski/de marche
Ruban adhésif (duck tape)
Pagaie
Branche
Sac à dos
Matelas de sol
Vêtements
ETC.
Pose d'une attelle ou d'une écharpe
Une bonne attelle sera compacte, confortable, légère et réglable.
Vérifiez la température/coloration de la peau de la partie atteinte avant et après l'immobilisation. Desserrez l'attelle si nécéssaire.
Supportez le membre blessé pendant la préparation de l'attelle.
Préparez complètement l'attelle avant de l'appliquer.
Immobilisez la partie blessée dans la position dans laquelle vous l'avez trouvée.
Assurez-vous que l'attelle est assez longue pour stabiliser l'articulation au-dessus et en dessous de la partie atteinte
Rembourrez les attelles et les écharpes pour le confort
Surveillez l'attelle pendant l'évacuation. Si elle se desserre, assurez-vous de la réajuster.
Attelles
Il existe quatre types d'attelles:
1. Anatomique
2. Rigide
3. Souple
4. Écharpe

La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.
Luxation
Luxation d'une épaule
Demandez à un assistant de tenir fermement le haut du corps de la personne. Tenez doucement le bras et tirez lentement vers l'extérieur et vers le bas.
Si vous ne pouvez pas utiliser la méthode susmentionnée, placez un poids de 3 à 4 kg sur la partie inférieure du bras blessé et laissez la gravité provoquer la traction.
Autres luxations
Pour les doigts et les orteils, demandez à un assistant d'appliquer une contre-traction pendant que vous tirez doucement pour corriger sa position.
Il n'est pas recommandé de remettre une cheville, un genou, un coude ou une hanche dans sa position anatomique normale sur le terrain.
Panique
Pas un chapitre facile.
En collaboration avec le concept du ''Observer, Écouter, Accompagner, Vivre'' de la Croix-Rouge et de ChatGPT. Super intéressant et j'ai déjà hâte de voir évoluer ce chapitre!

La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.
Protocole pour gérer une crise de panique sur une rivière
Ce protocole met l’accent sur la sécurité, la calme, et la compréhension tout en laissant de l’espace au pagayeur pour retrouver son équilibre à son rythme.
Points clés à éviter :
Ne pas forcer la personne à agir (retourner dans l'eau) si elle n’est pas prête.
Ne pas minimiser ou ridiculiser ses émotions.
Observation
Surveillez les signes de panique :
Respiration rapide, difficulté à respirer
Agitation ou confusion
Discours rapide ou incohérent, incapacité à répondre calmement.
Assurez la sécurité :
Stabilisez le pagayeur et son embarcation.
Amenez-le à une zone sûre (rivage ou endroit calme de la rivière) si possible.
Écoute active
Restez calme et patient :
Parlez d'une voix calme, utilisez des phrases courtes et simples.
Dites des phrases comme : "Je suis là pour t’aider, tout va bien aller."
Écoutez sans jugement :
Laissez la personne exprimer ce qu’elle ressent si elle le souhaite.
Ne minimisez pas ses émotions (évitez de dire "Ce n'est rien, calme-toi.").
Accompagnement immédiat
Proposez un environnement calme :
Demandez au pagayeur de s’asseoir.
Réduisez les stimuli environnants si possible (se mettre à l'écart du groupe, s'éloigner de la rivière).
Aidez à réguler la respiration :
Guidez-le doucement pour ralentir sa respiration :
Inspirez profondément par le nez pendant 4 secondes.
Retenez la respiration 4 secondes.
Expirez lentement par la bouche pendant 6 secondes.
Adaptez votre accompagnement :
Posez des questions comme : "As-tu déjà vécu ça ? Qu’est-ce qui t’a aidé à te sentir mieux ?"
Offrez des choix : "Veux-tu rester ici ou aller plus loin sur la rive ?"
Après la crise
Informer et soutenir :
Expliquez que les symptômes sont courants et temporaires.
Proposez de discuter des événements après la descente.
Respectez les limites de la personne :
Si elle ne veut pas d’aide, laissez une porte ouverte : "Tu peux venir me voir si tu changes d’avis."
Faites un retour après l’intervention :
Si vous êtes impacté émotionnellement, prenez un moment pour respirer, vous recentrer ou en parler à un collègue.
Conclusion
Le secourisme, c'est avant tout avoir la confiance d'intervenir, même si les techniques ne sont pas parfaites.
Une bonne préparation peut sauver des vies
Sources
La Société canadienne de la Croix-Rouge. Secoursime en milieu sauvage et éloigné, Guide de poche. Société canadienne de la Croix-Rouge, 2020. ISBN : 978-1-55104-860-4.
Wilderness Medical Associates International. Field Guide of Wilderness & Rescue Medicine. 10e édition, Wilderness Medical Associates, 2023. ISBN : 979-8-9850021-5-7.
SIRIUSMEDx. Secourisme en régions isolées, Manuel terrain, Sainte-Adèle, Québec, 2023. ISBN : 978-2-9821419-0-2.
Peled, Danny. Guide de poche de sauvetage en eau vive. Boreal River Rescue, 2014.
Alex
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